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Laos |
Vendredi 28 février. Huay Xai Notre petit déjeuner avalé, nous sommes partis nous balader dans Huay Xai. C'est un gros bourg sans grand intérêt, même si la rue principale ne manque pas de charme. Nous avons visité le wat (temple bouddhiste) et les rives du Mékong. Les longs bancs de sable chargés d'alluvions sont très fertiles et les habitants en profitent à la saison sèche pour étendre leurs potagers. De plus, venues de la Chine, de fines particules d'or se sont mélangées au sable, qui en y regardant de plus près, brillaient sous le soleil du matin ce qui donnait au tout un air de tapis doré. Après un détour par le marché pour changer quelques chèques de voyages, nous nous sommes rendus à la gare fluviale 5 kilomètres au sud de la ville. Pour ce faire nous avons pris un vieux side-car bricolé et pétaradant. Le pilote nous a assuré qu'il n'y avait pas de problème, même à trois. Aussitôt que la route s'élevait, même légèrement, le moteur fumait et souffrait, et c'est avec peine que nous avons franchi les quelques bosses que la route empruntait. Sur place, nous avons tenté tant bien que mal d'avoir des informations sur d'éventuels speed-boats en partance pour Luang Prabang le lendemain matin. En Asie, généralement, il est difficile d'avoir une réponse sûre à une question. Il y a plusieurs cas de figure qui peuvent se présenter : un, on ne comprend pas ta question et on secoue la tête le regard fuyant avec l'air de dire pourquoi moi ; deux, on comprend ta question, on ne sait pas la réponse et on te le dit franchement, ce qui est plutôt rare ; trois on comprend ta question, on ne sait pas la réponse mais peu importe, l'essentiel est de ne pas perdre la face et de répondre, même faux ce qui est très courant ; quatre, on comprend ta question, on ne sait pas la réponse, on attend que tu formules une suggestion, et comme ça a tout l'air d'être la réponse que tu attends, on opine du chef à grand renfort de yesyesyesyes et de hanhanhanhanhan très convaincants, ce qui est assez fréquent. Bref, on apprend vite à trier et ne pas tout prendre comme du pain béni, et ceci est valable de la vendeuse de fruits au chef de poste. Il n'empêche que les Asiatiques restent des gens tout à fait attachants et sympathiques. On nous a tout de même certifié que des petits bateaux rapides partaient tous les jours pour Luang Prabang et qu'il n'y avait qu'à revenir le lendemain matin pour 9h00. Le soir nous sommes allés souper dans un petit resto au bord de la route. Un coopérant américain s'est joint à nous pour une bière tout content de trouver quelqu'un à qui parler. Plus tard, Nicolas et moi sommes allés dans un prétendu bar disco nommé le Dance-Hall. En fait de disco, cela ressemblait plus à un local pour les jeunes de la ville désireux de boire un verre ou de s'essayer au karaoké. Ce soir là en tout cas il n'y avait pas foule. Deux ou trois filles se sont jointes à nous et improvisées hôtesses. Elles nous ont sorti le grand jeu : bières Lao pour tous et des petites choses à grignoter sont arrivées sur notre table sans même que nous ayons commandé quoi que ce soit. Nous avons trinqué dans la bonne humeur et tenté de communiquer malgré la musique assourdissante et la barrière de la langue. Nous avons été invités à danser quelques slows et du Molam laotien sous l'unique boule à facette accrochée au plafond. Il y avait un chinois aussi, il était un peu ivre et s'époumonait dans le micro en face de l'écran de karaoké où défilait des pictogrammes et des images de sa Chine natale. Il chantait assez faux, ce qui ne semblait nullement gêner l'auditoire, et lui encore moins. Il est venu se joindre à nous, il parlait anglais et nous a dit venir de Shanghai et qu'il était là pour le business. Quelques bières et quelques petits snacks plus tard, nous avons demandé "the bill, please ", nous avons bien entendu payé pour tout le monde et c'est un peu titubants que nous nous sommes dirigés vers l'hôtel. © eddy |
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dernière mise à jour :
07 10 2013 16:05:45
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