Le Fort



Tourisme... fortifié Journal du Touring Club Suisse (TCS) du 15.10.1998, Sandra Joye

Bucolique à souhait, le chalet s'accroche à la pente. Les forêts, abondantes, flamboient et éclairent les reliefs de ce coin du Jura vaudois. Le regard porte loin : à droite, Ballaigues et l'autoroute qui serpente; en face, le col de Jougne.


Un défilé naturel vers la France toute proche, passage quasi obligé d'un axe nord-sud déjà emprunté par les Romains. Aujourd'hui, la ligne du Simplon court à proximité.


Les T.G.V. en provenance de Paris débouchent par le tunnel du Mont-d'Or, à Vallorbe, que l'on aperçoit au fond de la vallée. La lumière du couchant embrase l'alpage.


Onomatopées. Clignant des yeux, les derniers visiteurs émergent du Fort de Pré-Giroud. Camouflage idyllique. Quiétude, panorama et aimables bovins... Agréable, sécurisante banalité.


Imaginerait-on que ce paisible chalet dissimule un ouvrage d'artillerie, de galeries reliant casemates de tir et casernement ? Que durant la dernière guerre, depuis Noël 1939, entre 130 et 240 hommes y ont vécu, avec pour mission de protéger le col de Jougne ? " Les rumeurs les plus invraisemblables couraient sur le Fort de Pré-Giroud lorsque j'étais enfant, sourit Gérard Jaillet, président du Fort et initiateur de son ouverture au tourisme, il y a 10 ans. On disait que ses canons, énormes, tiraient jusqu'à Paris !


Ses abords, à l'évidence interdits, renforçaient la légende. Il représentait un symbole. De résistance et de solidité ". (...)




dernière mise à jour : 13 décembre 1999
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